Rembour-sement des culottes menstruelles fabriquées en France !

Le Bureau de FACON FAIRE a redigé une tribune afin d’exhorter que, dès 2024, seules les culottes menstruelles fabriquées en france soient prises en charge par la sécurite sociale (et donc par l’argent du contribualble) et non celles issues de l’importation.

Facon de Faire? C’est l’association qui regroupe des industriels français travaillant collectivement à la relocalisation la filière textile en France. Clea POLAR, co-fondatrice de l’atelier COCO&RICO, en est la Vice-Présidente.

La Tribune a été signée par 85 industriels dont les membres du bureau de l’association FACON DE FAIRE :

Martin Breuvart (Président de Lemahieu et Président de Façon de Faire) - Aymeric Mautin (Président Les Mouettes Vertes et Trésorier Façon de Faire) - Guillaume Aelion (Président Atelier Agile et Vice-Président de Façon de Faire) - Marc Pradal (PDG Kiplay et Vice-Président de Façon de Faire) - Myriam Mentfakh (Fondatrice LeLabPlus et Secrétaire Générale Façon de Faire) – Christelle Didelot (Directrice Générale Facon de Faire) - Cléa Polar (Dirigeante Coco & Rico et Vice-Présidente de Façon de Faire)

la tribune

« Nous, acteurs engagés de la filière textile française, demandons

que la mesure prévoyant le remboursement Sécurité Sociale des culottes menstruelles

et protections hygiéniques réutilisables soit appliquée aux produits fabriqués en France. »

La Première Ministre, Mme Elisabeth Borne, a annoncé personnellement le 6 mars dernier le remboursement par la Sécurité

Sociale des protections hygiéniques réutilisables à destination des femmes de moins de 25 ans, dans les pharmacies, et à

compter de janvier 2024. Nous saluons cette mesure car elle répond à la fois à l’enjeu croissant de la précarité menstruelle

chez les jeunes femmes, et celui de la sensibilisation à l’adoption de solutions saines et écologiques.

Suite à un premier courrier envoyé au Cabinet de la Première Ministre par les entreprises Les Mouettes Vertes et Lemahieu

conjointement avec l’association Façon de Faire (le collectif engagé du Fabriqué en France, durable et responsable), plus

de 85 acteurs engagés de la filière textile française ont rejoint le mouvement pour signer cette tribune afin de de demander

que la mesure prévoyant le remboursement Sécurité Sociale des culottes menstruelles et protections hygiéniques

réutilisables soit appliquée aux produits fabriqués en France.

Cette demande est importante parce que nous pensons que l’argent des contribuables doit être utilisé pour servir les

intérêts de notre économie nationale et soutenir la réindustrialisation de toute la filière textile sur nos territoires. Si la mesure

de remboursement Sécurité Sociale s’appliquait uniquement aux culottes menstruelles et protections réutilisables fabriquées

en France, cela contribuerait directement à la création de nombreux emplois dans la filière textile française qui a été

décimée par des décennies de délocalisation.

C’est d’autant plus important que la production locale est aujourd’hui en fort déclin face à la concurrence qu’exercent les

entreprises d’envergure mondiale qui fabriquent dans des pays à bas coût. Pays qui soulèvent régulièrement des

interrogations quant aux conditions de travail imposées, à la non prise en compte réelle de l’urgence environnementale ou à

leurs ambitions internationales ou géopolitiques (Chine, Inde). Dans chaque région de France de nombreux emplois sont

concernés et menacés actuellement car la bonne dynamique de relocalisation responsable amorcée lors du Covid a été vite

balayée par la guerre des prix.

De plus, nous souhaitons que le remboursement des protections hygiéniques lavables ne puisse s’appliquer qu’à des

produits performants, sains et à moindre impact environnemental (une culotte en coton biologique produite localement émet

2 fois moins de CO2).

A défaut, cette mesure profitera en très grande majorité à des entreprises étrangères qui ont la capacité de proposer des

culottes menstruelles sans garantie sur leur impact sanitaire, social ou environnemental, ce qui se traduit par un prix

inférieur. Elle conduirait également à alimenter notre dépendance à leur égard et mettrait à mal notre souveraineté

nationale, comme cela a déjà pu être constaté pour les médicaments ou les masques pendant la crise du Covid.

Il est indispensable que des entreprises françaises qui s’engagent à relever les défis de la réindustrialisation, de l’emploi

dans nos régions et de l’impact environnemental ne subissent pas une concurrence frontale avec des entreprises

étrangères moins-disantes. Dans le cas contraire, les initiatives vertueuses se tariront bien vite, et l’impératif économique

prévaudra, creusant les problèmes de souveraineté, de manque d’emplois industriels et amplifiant les désastres

écologiques.

Pour encadrer le remboursement Sécurité Sociale et offrir ainsi un maximum de transparence et de garantie sur les produits

proposés à toutes les jeunes filles et femmes de France qui utiliseront demain ces protections hygiéniques réutilisables et

ces culottes menstruelles, nous proposons de co-construire avec les différentes parties prenantes un cahier des charges qui

contraindra au respect :

- de critères de garantie sur la qualité, innocuité et écoresponsabilité des composants utilisés

- de critères environnementaux et sociaux stricts qui privilégieront de fait la fabrication sur nos territoires

Cette mesure positive ainsi encadrée permettra à la fois d’aider les femmes les plus vulnérables, d’engager des

changements d’usage vers plus d’écologie et de promouvoir le Fabriqué en France, durable et responsable. Il est urgent

d’agir.

Nous sommes prêts à échanger et travailler dès demain pour que la mise en application de la mesure puisse se faire dans

les meilleures conditions au service des citoyennes et citoyens Français.

Maroun